L’HYPNOSE

Définitions :

« La muticiplicité des définitions montre qu’il n’existe pas « UNE » hypnose, mais autant d’hypnoses que d’hypnopraticiens ».

Ce qu’en dit le dictionnaire Larousse (2000) :

  •  1- État de conscience particulier, entre la veille et le sommeil, provoqué par la suggestion.
  • 2- Ensemble des techniques permettant de provoquer un état d’hypnose, utilisées notamment au cours de certaines psychothérapies.

En français, le terme hypnose désigne à la fois des états modifiés de conscience, les pratiques thérapeutiques utilisées pendant cet état, et les techniques permettant de créer cet état (appelées techniques d’inductions).

Lorsqu’un individu est dans un état d’hypnose, ses perceptions sont modifiées par rapport à son état ordinaire. Les caractéristiques de ces états sont variés, notamment : perte des repères spatio-temporels, hallucinations, analgésies, anesthésies, etc.

L’expérience hypnotique d’une personne dépend de sa personnalité, du contexte, de la méthode employée, des suggestions qui lui sont faites, de la profondeur de l’induction hypnotique4, et d’autres paramètres.

Une personne peut également développer une hypnose spontanée ou provoquer soi-même sa propre hypnose. On parle alors d’autohypnose.

Il existe un débat ancien entre ceux qui considèrent l’hypnose comme un état mental spécifique et ceux qui le considèrent comme un jeu de rôle comportemental en réponse pour se conformer à une attente, ainsi que des positions médianes.

L’hypnose comme état de conscience

L’hypnose est un état modifié de conscience différent de celui produit par la relaxation ou la méditation. Cet état peut être léger (rêverie, transe hypnotique légère, hypnagogique), hypnopompique ou plus profond.

MILTON ERICKSON précise :

« L’hypnose offre tant au patient qu’au thérapeute un accès aisé à l’esprit inconscient du patient. Elle permet de s’occuper directement de ces forces inconscientes qui sont sous-jacentes aux perturbations de la personnalité, et elle autorise l’identification de ces éléments de l’expérience de vie d’un individu qui ont de l’importance pour la personnalité et auxquels on doit accorder toute l’attention requise si l’on souhaite obtenir des résultats thérapeutiques. Seule l’hypnose peut donner un accès aisé, rapide et large à l’inconscient, inconscient que l’histoire de la psychothérapie a montré être d’une telle importance dans le traitement des désordres aigus de la personnalité. »

LEON CHERTOK (1979) parle de L’état hypnotique qui selon lui apparaît comme un état de conscience modifié, à la faveur duquel l’opérateur peut provoquer des distorsions au niveau de la volition, de la mémoire et des perceptions sensorielles .En l’occurrence dans le traitement des informations algogènes (de la douleur).

Il considère l’hypnose comme :

Un « quatrième état de l’organisme actuellement non objectivable » dont les racines profondes vont jusqu’à l’hypnose animale. Cet état renverrait aux « relations pré-langagières d’attachement de l’enfant ». Il se manifesterait électivement dans toutes les situations de perturbation entre le sujet et son environnement.

Pour DANIEL ARAO (1982) :

L’hypnose est un état dans lequel les facettes mentales critiques sont temporairement suspendues, et où la personne utilise principalement l’imagination ou les processus de pensées primaires. Le niveau d’hypnose, sa « profondeur », dépend du degré d’implication imaginaire.

MARTINE LE COZ et ERICH LANCASTER dans le livre « L’hypnose et la graphologie », Éditions Du Rocher, 1991 écrivent :

« L’altération consciente n’existe que de cause à effet : l’utilisation de suggestions verbales en remplace d’autres. Mais si l’on puise dans les items préexistants à l’individu pour les reformuler sans les déformer ou les remplacer, les conduites futures restent en accord avec le conscient, ce qui affecte la mémoire à long terme et confère une durabilité au traitement. L’hypnose dans ce cas dépasse l’état modifié de conscience, qui n’est plus le terme approprié pour définir l’état d’hypnose. D’autres constats actuels, l’état dit « de somnambulisme » se visualise avec l’électro-encéphalogramme (EEG) tel un état de sommeil lent profond comparable au sommeil paradoxal. On devrait aussi parler de « surconscient » et non de subconscient pour qualifier les états d’hypnose car ceux-ci remplacent la fonction volontaire du conscient ayant une action dominante sur la motricité. »

Le Dr JEAN GODIN, premier spécialiste français de l’hypnose éricksonienne propose dans l’encyclopédie médico-chirurgicale, la définition suivante qui fait le lien entre les étatistes et les non-étatistes.

« L’hypnose est un mode de fonctionnement psychologique dans lequel un sujet, parvient à faire abstraction de la réalité environnante, tout en restant connecté à certains stimulus (ex: la voix de l’hypnotiseur). Ce « débranchement de la réaction d’orientation à la réalité extérieure », qui suppose un certain lâcher-prise, équivaut à une façon originale de fonctionner à laquelle on se réfère comme à un état ».

Fonctionnement de l’hypnose

Avoir conscience de l’inconscient :

Pour comprendre les méthodes d’hypnose, il est utile de comprendre que notre ressenti et notre attitude sont les seules informations et entrant dans notre cerveau. Ce dernier les traite selon 2 circuits : le circuit conscient et le circuit inconscient. Si le premier est bien connu de tous puisque l’on en est par définition conscient, le circuit inconscient est très mystérieux. Il existe cependant d’innombrables manifestations de cet inconscient dans la vie de tous les jours, notamment les émotions. D’ailleurs, si on a conscience de ses émotions, leur maîtrise est toujours ardue en raison de leur source inconsciente. Les émotions sont source de comportement (la peur, l’amour etc…), ce qui sera utilisé par l’hypnotiseur. Une autre facette de notre inconscient est la perception. La perception est une réaction inconsciente à un stimulus qui peut être une source d’information pour notre conscient. Par exemple si je pique le doigt d’une personne, cette dernière va retirer son doigt avant même d’avoir mal, par réflexe (comportement inconscient), et elle ne pourra pas s’empêcher d’avoir mal (réflexe inconscient également).

Le moment le plus révélateur de l’inconscient s’avère néanmoins être lorsque le conscient se met en pause : lorsque l’on dort. Le rêve est donc un acte purement inconscient (d’ailleurs la mémoire d’un rêve au réveil s’estompe en quelques secondes en général, et ces rêves dont on a vaguement conscience ne correspondent qu’à une petite partie des rêves que l’on a, la plupart étant totalement inconscient, seulement visible sur un électroencéphalogramme). Il y a d’ailleurs dans le rêve un réflexe – par définition inconscient, qui déconnecte le cervelet de la moelle épinière pour éviter que lorsque l’on s’imagine courir, on se mette à courir réellement dans son lit. Dans de très rare cas, la reconnexion pourtant automatique au réveil peut mettre quelques secondes et on se retrouve dans une paralysie hypnagogique. A contrario, la reconnexion peut s’opérer durant les rêves et on se met alors à bouger dans son lit.

Un autre état d’hypnose très classique que tout le monde a vécu est de ne plus avoir conscience d’être dans un fauteuil assis avec des gens autour, lorsque l’on regarde un film. Ce qui conduit à une légère transe hypnotique ou l’on n’entend plus quelqu’un qui nous parle, on ne voit plus cette lumière sur le côté qui nous gênait pour tant au début. Et si on coupe le film brusquement, on met quelques secondes à réaliser que c’est en fait la publicité et qu’on peut se reconnecter à la réalité.

Orienter et suggestionner l’inconscient :

Le paragraphe précédent montre que nous sommes clairement deux esprits dans notre cerveau, un esprit conscient et un esprit inconscient. Le rôle de l’hypnotiseur est dans un premier temps d'”endormir” l’esprit conscient, en diminuant son importance face à l’esprit inconscient dont il va au contraire augmenter les effets.

Dès que ces effets sont réels on parle d’état d’hypnose. Cet état peut commencer par de l’hypnose imperceptible, et extrêmement légère. La personne hypnotisée ne se rend en général compte de rien. Puis l’hypnotiseur, va essayer d’augmenter cet état d’hypnose, jusqu’au niveau qu’il désire. Un bon hypnotiseur peut ainsi amener l’hypnotisé jusqu’à une transe très profonde. Cette phase de création de l’état hypnotique se fait au travers de suggestions, c’est à dire d’injonctions directes ou indirectes faites à l’inconscient. L’inconscient va alors réagir à ces suggestions. Cette réaction étant induite par les suggestions, on parle de phase d’induction.

Source du document : https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypnose